Comme tout sacrement, le baptême comporte
des signes visibles qui vont nous permettre d’entrer par la foi, dans l’action
invisible de l’Esprit Saint. Le signe principal, celui sans lequel il
n’y a pas de baptême, est le signe de l’eau, accompagné des paroles :
"je te baptise, au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit". Mais
il y en a d’autres, comme le signe de la croix, symbole de la mort et de la
résurrection du Christ pour nous sauver. Passons-les en revue, dans
l’ordre de la célébration...
Le signe de la croix
Le signe de la croix, signe de
reconnaissance des fidèles du christ, est le premier geste du baptême,
et l’acte central du temps de l’accueil dans l’Église. Ce signe est là pour
nous rappeler que nous sommes chrétiens et amis de Jésus.
En fait c’est le signe du Christ par
excellence. Avec ce signe, le futur baptisé entre donc dans la grande famille
des chrétiens. La parole qui accompagne ce geste le montre d’ailleurs bien ; le
célébrant (prêtre ou diacre) dit : « la communauté chrétienne t’accueille avec
joie. En son nom, je te marque de la croix, le signe du Christ, notre
Sauveur ». Le signe de la croix qui est alors tracé sur l’enfant est bien la
marque d’appartenance à la communauté chrétienne, au peuple qui croit en ce
Jésus qui a donné sa vie pour nous, pour nous sauver du péché. Ainsi ce signe
implique aussi l’idée d’une marque de salut, et ce car c’est une marque
d’appartenance au peuple des sauvés.
Il est tracé sur le front du futur
baptisé par plusieurs personnes : Le célébrant, puis des membres de la
communauté, les parents, les parrains et marraines.
L’imposition des mains
Le célébrant impose la main sur la tête de
l’enfant : signe qui symbolise l’adoption, la transmission de la force
libératrice de Jésus ; car le futur baptisé, tout au long de sa
vie, devra lutter contre le mal. Il va affronter le passage symbolique de la
mort à la vie. C’est le sens du baptême.
Le signe de l’eau
L’eau est signe de beaucoup de choses.
Elle est nécessaire à la vie – 65% du corps humain est constitué d’eau. L’eau
rafraîchit, nettoie, purifie... Mais elle peut aussi détruire, tuer !
Le mot baptême vient d’un verbe grec qui
signifie « plonger » - mais dans le rite du baptême
catholique, cette plongée est le plus souvent symbolique et réduite à quelques
gouttes d’eau versées sur la tête du baptisé ! Le geste de
l’eau symbolise la mort au péché, et la renaissance à la vie du Christ –
le passage par la mort et la résurrection du Christ.
La plongée dans l’eau rappelle aussi deux
grandes traversées effectuées par le peuple Hébreu au début de son histoire :
Le passage de la Mer Rouge, même si la
Bible nous dit qu’il se fit à pied sec (livre de l’exode au chapitre 1) : ce
passage est l’épisode essentiel de la libération de l’esclavage du peuple
hébreu. Il est l’origine du mot Pâque (passage). Et la résurrection de
Jésus-Christ fait écho à cet évènement, en nous libérant de l’esclavage du
péché.
La traversée du Jourdain, lorsque, après
40 années dans le désert le peuple a pu, enfin, gagner la Terre Promise (livre
de Josué, au chapitre 3). On se rappellera aussi que c’est dans le Jourdain que
Jean-Baptiste baptisait, et que Jésus lui-même a été baptisé.
L’eau est aussi le signe de la vie en
Jésus-Christ. Pensons au coup de lance donné par le soldat romain à Jésus mort
sur la croix : l’évangile de Jean nous dit qu’il en sorti de l’eau et du sang.
Certains théologiens y voient à la fois le signe du baptême (l’eau), et celui
de l’eucharistie (le sang). Enfin, on peut voir aussi dans l’eau le signe du
don de l’Esprit Saint, bien que celui-ci soit aussi manifesté à travers le
Saint Chrême.
Le Jourdain :
Dans l’Ancien Testament, le rite de l’eau
existait, bien avant que l’Eglise ne le fasse sien. Le peuple juif le
connaissait comme rite de purification et de guérison. Vers 850 Av JC, le
prophète Elisée envoie Naaman le Syrien (lépreux) se plonger 7 fois dans le
Jourdain, et pas un autre fleuve qui était sûrement plus propre. Il en ressort
guéri (livre des rois, chapitre 5).
Le Jourdain est le symbole de la vie, de
la guérison. Dans un pays où l’eau est précieuse, il est le fleuve nourricier.
Il est le symbole de l’entrée en terre promise avec Josué : passage de
l’esclavage à la liberté.
Dans le nouveau Testament, Jean-Baptiste
prêche le baptême dans le Jourdain c’est une démarche de conversion, la
personne se tourne vers Dieu. Jésus lui même est baptisé dans le Jourdain : il descend 7
fois dans le Jourdain et en remonte.
L’onction avec le Saint Chrême
Le Saint Chrême est l’Huile Sainte par
excellence, utilisée pour les sacrements du baptême, de la confirmation, de
l’ordination des prêtres et des évêques, ainsi que pour la consécration des
églises et des autels. Le Saint Chrême est consacré par l’évêque lors
de la messe chrismale, qui a lieu une fois par an durant la semaine sainte.
L’onction avec le Saint Chrême est la
marque de Dieu, signe de sa bénédiction. Elle marque la
dignité du baptisé qui reçoit l’Esprit Saint ; il est devenu un
autre Christ. Comme lui, il est poussé par l’Esprit pour témoigner de
l’Evangile dans le monde. Avec le Christ, le baptisé devient :
·
prêtre, par l’offrande
de ses prières et de ses actes d’amour, petits et grands, qui sont comme autant
de sacrifices spirituels, agréables à Dieu.
·
prophète, par le
témoignage qu’il donne, par ses paroles, et surtout par ses actes, sa manière
de vivre et donner l’amour du Christ.
·
roi, au sens où la
Bible considère le rôle du roi : au service du peuple, attentif à la justice et
à l’unité de son peuple...
Le signe du vêtement blanc
Le blanc est la couleur de la lumière or
la lumière est la couleur de Dieu.
L’enfant baptisé en se couvrant de ce vêtement blanc reçoit la vie divine, le Christ habite en lui. « Tu as revêtu Jésus-Christ »
L’enfant baptisé en se couvrant de ce vêtement blanc reçoit la vie divine, le Christ habite en lui. « Tu as revêtu Jésus-Christ »
Le signe de la lumière
Le Christ est lumière pour éclairer le
monde (Luc 2, 32) Le baptême se fait en présence du cierge pascal, symbole du
Christ vivant mort et ressuscité la nuit de Pâques. Un cierge est allumé au
cierge pascal par le célébrant, et donné au baptisé (par le parrain ou le
père…) pour montrer que le nouveau baptisé est sorti du monde des
ténèbres et entré dans un monde de lumière. Il reçoit la lumière du Christ
ressuscité et est chargé de la transmettre aux autres
Les signatures sur le registre des baptêmes
Par leurs signatures, parents et
parrain-marraine sont les témoins de l’entrée du nouveau baptisé dans la
communauté chrétienne. Les registres sont la trace de cet événement pour toute
la vie du baptisé. Le moment venu, ils lui permettront de justifier de son
baptême pour la réception des autres sacrements.
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